Rencontre de la revue du MAUSS semestrielle, 5 juin 2010



Autour du numéro 35

La Gratuité. Éloge de l'inestimable


 

Avec des interventions de Olivier Bobineau, Alain Caillé, Damien de Callataÿ, Philippe Chanial, Gérard Pommier, Serge Proulx.

Argumentaire :

Nous avons de bonnes raisons de nous méfier de la gratuité. A l'image du travail domestique des femmes, n'identifions-nous pas spontanément tout « travail gratuit » à une forme d'exploitation ? Pour autant, aucune société, aucune relation ne pourraient exister sans une part, inestimable, de gratuité. Or, le problème central qui se pose à nous aujourd'hui, celui dont tous les autres découlent - économiques, sociaux, éthiques ou politiques - revient à la question de savoir quelle part de gratuité subsiste, doit ou peut subsister dans les affaires humaines.

 Jusque dans les années 1970-80 l'idéal progressiste était simple : accroître simultanément le revenu monétaire par tête et la part des gratuités collectives assurées par l'État. Mais aujourd'hui, le discours sur la gratuité apparaît singulièrement brouillé. D'un côté, une véritable chasse à ces gratuités collectives semble ouverte, notamment dans ses espaces consacrés, les services publics. Comme si rien désormais ne devait échapper à la mesure. Comme si tout devait avoir un prix, réel ou virtuel. Mais de l'autre, par la grâce d'Internet notamment, une nouvelle utopie de la gratuité se dessine, caressant le rêve que, demain, on rase gratis,

Ces contradictions doivent nous inciter à y regarder de plus près, en nous rappelant que ce n'est pas pour rien que toute l'histoire du christianisme a été ponctuée de conflits sanglants dont l'enjeu central était celui des rapports entre la grâce, le gracieux, le charme, le charisme et la gratuité. D'où il ressort que rien n'est plus précieux que la gratuité. Mais dans quelle mesure peut-elle être gratuite ? Et comment alors défendre un plaidoyer, mesuré, pour l'inestimable ?

 

« Tout le prix de la vie vient des choses sans prix. Dans la sphère de l'acte gratuit, du don, de ce qu'il possède  et de ce qu'il est, l'homme atteint à ce qui constitue sa plus incontestable dignité »

François Perroux

Informations pratiques

Date : samedi 5 juin 2010
Lieu
: Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 75005, Paris, salle 216



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Mis à jour le 21 juillet 2010