Leonardo da Hora Pereira

Doctorant en philosophie
Contact

Domaines de spécialité

Théorie sociale 
Théorie Critique
Philosophie politique
Epistémologie des sciences sociales.

Thèse en cours

« Accumulation du capital, régulation, luttes : éléments d'une théorie sociale du capitalisme », sous la direction de Stéphane Haber.
 

Résumé :

Cette thèse trouve son point de départ dans les questions suivantes : Quel est le propre du capitalisme en tant que phénomène social ? Quels en sont les aspects les plus essentiels du point de vue de la théorie sociale ?

On peut concevoir le capitalisme comme une organisation économique mue par la tendance à l’auto-reproduction élargie. L'impératif d'accumulation du capital est à la base de tout ce système social. Sans cette accumulation incessante (A-M-A'), les idées mêmes de capitalisme et de capital n'ont aucun sens. De fait, cet aspect essentiellement dynamique et expansionniste du capitalisme nous permet de comprendre pourquoi des phénomènes tels que les crises, l'expansion mondialisée et l'innovation technique constante sont constitutifs de cette forme de société. A ce titre, les contributions de Marx et d'auteurs qui se réclament de la tradition marxiste (Lenin, Rosa Luxemburg, D. Harvey, I. Wallerstein) sont importantes pour saisir la dynamique du capital compris comme force gigantesque, incessante et, en quelque sorte, aveugle.

Néanmoins, le vingtième siècle nous a montré que le capitalisme n'est pas régi seulement par une logique d'expansion aveugle. Sans cela, il se serait écroulé au moment de la première grande crise. Comment expliquer sa capacité de résilience face aux crises, sa capacité d'adaptation et de restructuration ? En effet, il faut admettre que les sorties des crises sont autant constitutives du capitalisme que les crises elles-mêmes. C'est ici qu'interviennent des traditions de pensée qui ont réfléchi de manière systématique sur ce « paradoxe ». On songe en particulier à l'Ecole de la Régulation, qui se réclame d'ailleurs, à certains égards, de Marx.
Selon M. Aglietta, le fondateur de cette école, pour diriger une force productive ordonnée, c'est-à-dire qui soit capable de préserver la force de travail qu'il utilise, le capitalisme doit lui-même être enserré dans des structures qui le contraignent. Celles-ci ne sont pas le fruit de la raison des capitalistes, ni le résultat spontané de la concurrence. Ces structures proviennent de la création d'institutions sociales, légitimées par des valeurs collectives qui donnent leur cohésion aux sociétés. Il s'agit là du produit d'interactions sociales qui prennent des formes diverses : des conflits quelquefois violents, des débats qui ont lieu sur le terrain politique, des associations qui permettent à des groupements de salariés de constituer une force collective, des dispositifs législatifs qui instituent et mettent en forme des droits sociaux. C'est ainsi que des notions comme celles de « régulation », et de « luttes » ou de « conflits » méritent d'être abordées, si l'on envisage de saisir la dynamique du capitalisme d'une manière plus large. 

Cette thèse s'attache à produire un travail de confrontation théorique entre le marxisme et l'Ecole de la Régulation, tout en essayant de faire ressortir les concepts les plus essentiels d'une théorie sociale du capitalisme. On s'interrogera aussi sur les conditions sous lesquelles une conciliation de ces deux courants serait envisageable. 

Mots-clefs : marxisme, régulation, théorie critique, capitalisme.



Axes de recherche du laboratoire :

Axe 3 : Le présent du capitalisme
sous-axe 1 : « Histoire de la théorie sociale ». 

Axe 4 : Les grammaires du politique.

Parcours

Né en 8 juillet 1986.

Licence de philosophie, Unicamp, Sao Paulo, Brésil (2009).

Master 1 de philosophie sous la direction de Jean-François Kérvegan (Paris 1 – Panthéon Sorbonne) : « Habermas et le capitalisme avancé (1961-1973) » (2011).

Diplôme de l'ENS-Paris (2012).

Master 2 de philosophie sous la direction de Stéphane Haber (Université Paris Nanterre La défense) : « Habermas et la notion de capitalisme avancé dans la Theorie des kommunikativen Handelns » (2012).

Depuis octobre 2012 : Doctorant en philosophie à l'Université Université Paris Nanterre.

Mis à jour le 08 avril 2013