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Journées d'étude "Approches croisées sur la souffrance sociale"

Publié le 25 janvier 2023 Mis à jour le 25 janvier 2023

Comité d’organisation : Nuria SANCHEZ MADRID (Universidad Complutense de Madrid/GINEDIS), Valentina SANTORO, Pascal VALLET (Univ. Paris Nanterre/SOPHIAPOL), Mariannina FAILLA, Daniela ANGELUCCI (Università Roma Tre)

Date(s)

du 9 février 2023 au 26 septembre 2023

Lieu(x)

Universidad Complutense de Madrid: 9-10 février 2023
Université Paris Nanterre: 15-16 juin 2023
Università Roma Tre: 25-26 septembre 2023

Chaque rencontre aura lieu en modalité hybride (en présentiel et à distance). Toutes les informations pratiques pour rejoindre les journées d'études sur place, ou pour obtenir le lien de connexion pour les suivre à distance, sont disponibles sur le site web du projet.


Approches croisées sur la souffrance sociale

Projet franco-italo-espagnol (fév.-sept. 2023)
 

Argumentaire

L’objectif de cette collaboration internationale est de stimuler une réflexion commune à partir du thème général de la souffrance sociale, tant d’un point de vue philosophique que d’un point de vue sociologique.

Du point de vue philosophique, chaque groupe de recherche a une approche spécifique du phénomène de la souffrance sociale, en fonction de l’approche méthodologique adoptée.
Le groupe italien s’intéresse notamment à l’exploration des enjeux théorétiques, politiques et esthétiques issus de l’approche phénoménologique. S’il est vrai que la méthode phénoménologique d’Edmund Husserl a été principalement appliquée à des questions épistémologiques, elle a montré un grand potentiel pour l’analyse de phénomènes situés aux marges de la conscience ou des communautés, comme en témoignent déjà les réflexions husserliennes sur l’inconscient (vol. XLII, Husserliana), les analyses phénoménologiques de la psychopathologie et de la mémoire corporelle (Fuchs), la médecine psychosomatique (V. von Weizsäcker) ou l’investigation de phénomènes socialement et politiquement pertinents, tels que la précarité (Judith Butler), la contrainte de la pauvreté (Pierre Bourdieu) et le banditisme (Th. W. Adorno) ou le thème du pouvoir et de l’anarchie (Catherine Malabou). Du point de vue de la philosophie sociale et politique, la question de la marginalité est également étudiée en s’intéressant aux états d’introjection de la misère et aux conditions de culpabilité et d’endettement, en considérant la gestion politique et sociale de la misère comme un état de crise et donc comme un « art de gouvernement » (Benjamin). Le thème politique de la marginalité est ensuite relié à des questions esthétiques, liées au sensible, aux arts, à la spatialité, en essayant de se concentrer sur le concept non seulement en ce qui concerne ses aspects problématiques, mais aussi comme une illustration du potentiel inhérent à une forme différente de vivre et de vivre autrement (Deleuze).

D’autre part, le groupe espagnol GINEDIS aborde la question de la souffrance sociale du point de vue de la philosophie juridique, politique et sociale, à partir de l’exploration des problématiques telles que la dignité humaine, les développements contemporains du cosmopolitisme kantien, la reconnaissance sociale des vies précaires, la transformation contemporaine des espaces de travail et de la performance ou l’agence politique des groupes minoritaires dans la sphère globale et dans le contexte néolibéral. En s’appuyant sur la théorie critique, l’équipe de recherche vise à discuter la théorie de la société et de la souveraineté de Kant, les travaux de Hannah Arendt sur le paria et le réfugié, tout en s’engageant dans une lecture critique de Judith Butler, Nancy Fraser, Iris M. Young, Sarah Ahmed, Axel Honneth, Amy Allen et Rahel Jaeggi, parmi d’autres chercheurs d’Europe, d’Amérique et du Sud global, autour du thème de la résistance politique contre l’exclusion publique et l’invisibilité.

L’ensemble de ces approches et questionnements philosophiques peuvent dialoguer avec les recherches menées par le Sophiapol, en ce qui concerne par exemple les recherches en philosophie sociale héritières de l’École de Francfort – dans lesquelles le thème central de la souffrance sociale est abordé à partir de la réélaboration de la théorie honnethienne de la reconnaissance en passant par l’intermédiation interdisciplinaire de la psychodynamique du travail parmi d’autres sources – ou bien, à travers l’intégration de l’approche généalogique et archéologique issue de la tradition foucaldienne. Au-delà de la réflexion spécifiquement philosophique, le Sophiapol pourrait proposer également une réflexion spécifiquement sociologique sur ces questionnements qui apporterait une contribution novatrice précieuse par rapport aux deux autres groupes de recherche qui, malgré la diversification de leurs approches, n’intègrent pas la philosophie à la sociologie en vertu de leurs traditions nationales respectives. Ainsi, dans le cadre spécifique du laboratoire, ce séminaire international permettrait d’une part d’enrichir ses orientations philosophiques sur ces thèmes à travers la confrontation avec d’autres traditions philosophiques plus ou moins proches et, d’autre part, d’offrir une contribution spécifiquement sociologique au thème en question.


LISTE DES PARTICIPANTS 


– Groupe espagnol –
Pilar CIZAURRE (Predoc, GINEDIS-UCM)
Jorge DEL ARCO (Predoc, UCM)
Pablo LOPEZ ALVAREZ (Associate Prof., GINEDIS-UCM)
Guillermo LOPEZ MORLANES (Predoc, GINEDIS-UCM)
Clara NAVARRO (Postdoc, GINEDIS-UCM)
Clara RAMAS (Assistant Prof., GINEDIS-UCM)
Alfredo SANCHEZ (Predoc, GINEDIS-UCM)
Nuria SANCHEZ MADRID (Associate Prof., GINEDIS-UCM)
Ana UHIA (Predoc, UCM)
Sergio VEGA (Predoc, UCM)


– Groupe français –
Martine DE GAUDEMAR (Professeure émérite de philosophie, SOPHIAPOL-UPN)
Héloïse FACON (Doctorante en philosophie, SOPHIAPOL-UPN)
Audrey HIGELIN (Doctorante en sociologie, EOS, SOPHIAPOL-UPN)
Agathe MERIDJEN-MANOUKIAN (Doctorante en sociologie, SOPHIAPOL-UPN)
Massimiliano NICOLI (Docteur en philosophie, chercheur rattaché au SOPHIAPOL-UPN)
Harvé NICOLLE (Doctorant en philosophie, SOPHIAPOL-UPN)
Judith REVEL (Professeure, SOPHIAPOL-UPN)
Valentina SANTORO (Doctorante en philosophie, SOPHIAPOL-UPN)
Simona TERSIGNI (MCF en sociologie, SOPHIAPOL-UPN, chercheuse affiliée à l’UMR 7367, DynamE, Univ. de Strasbourg)


– Groupe italien –
Miriam AIELLO (MCF, Univ. Roma Tre/Istituto degli Studi Filosofici di Napoli)
Daniela ANGELUCCI (MCF, Univ. Roma Tre)
Gabriella BAPTIST (MCF, Univ. di Cagliari)
Valeria BIZZARRI, (Postdoc, Archivio husserliano di Lovanio)
Edoardo FABBRI (Doctorant, Architettura-Università Federico II di Napoli)
Mariannina FAILLA (Professeure, Univ. Roma Tre)
Dario GENTILI (MCF, Univ. Roma Tre)
Giacomo GILMOZZI (Doctorant, Univ. Roma Tre)
Alice PUGLIESE (MCF, Univ. di Palermo/Archivio husserliano di Colonia)
 


 

Mis à jour le 25 janvier 2023