La matière de la République : identité, communauté (lire la suite

On en est arrivé au point où par son supposé individualisme exacerbée elle s'oppose frontalement à celle de République, au caractère supposé anti-individualiste, ce qui confère à l'idée d' identité républicaine' une dimension archaïque. Pour autant, cerner précisément ce que recouvrirait l'identité républicaine ne peut se limiter à la seule désignation d'une communauté civique fondée sur la primauté accordée aux affaires communes sur l'intérêt privé, sans aller plus avant dans un examen des normes et valeurs autour desquelles les citoyens se retrouvent concrètement et se reconnaissent réciproquement. Qu'elle soit aristocratique ou démocratique, fédérale ou jacobine, multiculturelle ou uniforme, libérale ou sociale, la république ainsi abstraitement conçue ne déroule déjà plus de la même manière son identité commune.

C'est un lieu commun de dire aujourd'hui que l'identité républicaine est en crise. Ce sont en particulier les conflits identitaires' et les revendications en faveur de la diversité' qui jalonneraient cette crise. Mais que signifie précisément qu'une identité au contenu aujourd'hui si aporétique soit mise en crise ? Qu'en est-il notamment du processus par lequel une pensée républicaine en vient à se lier au mouvement d'élaboration d'une identité commune ? Le républicanisme exclut-il par définition toute référence à la diversité ? Ne se construit-il pas par la lutte ? Si l'on concède que les demandes de reconnaissance, qui se confondent souvent avec des demandes de citoyenneté, ne sont pas des problématiques post-modernes et sans histoire, il s'agira donc de se demander en quel sens la République, loin d'un concept figé qui ne reconnaît que ce qui se plie sous ses normes idéales, laisse à la pluralité, voire à la conflictualité, les moyens de s'exprimer.

Programme :


16 décembre 2009
, 17h-19h : Autour du livre d'Anne Simonin (CNRS - IHRF) : Le déshonneur dans la République. Une histoire de l'indignité. 1791-1958.
Table ronde en présence de l'auteur et de Bruno Bernardi (Professeur en CPGE, Marseille, CIPh), Dominique Colas (IEP de Paris) et Sophie Wahnich (CNRS - LAIOS).






27 janvier 2010
, 17h-19h : Laurent Baggioni (ENS-LSH) : « Elaboration et diffusion de la notion d'humanisme civique ».
Discutant : Laurent Gerbier  (Université de Tours) - Séance annulée, reportée au 30 juin

24 mars 2010
, 17h-19h : Thierry Ménissier (Université Pierre Mendès-France - Grenoble II) : « Recomposer l'intérêt général : un essai de théorie normative en réponse à la crise du républicanisme classique »
Discutant : Philippe Raynaud (Université Paris II) - Séance annulée

28 avril 2010, 17h-19h : Marie-Claude Blais (Université de Lille) : «Républicanisme et solidarisme sous la IIIe République ».
Discutant : Alexandre Escudier (Cevipof)

26 mai 2010, 17h-19h : Vincent Bourdeau (Université de Franche-Comté) : « L'économie politique républicaine au XIXe ».
Discutant : Catherine Larrère (Université Paris I)

30 juin 2010
, 17h-19h : Laurent Baggioni (ENS-LSH) : « Elaboration et diffusion de la notion d'humanisme civique ».
Discutant : Didier Ottaviani  (ENS-LSH)

Mis à jour le 21 juillet 2010