Ce que fait l'écologie à la pensée. Refigurer, Redistribuer, Re-élaborer




Face à des processus, des phénomènes, des événements ou des objets irréductiblement « hybrides » dont l’existence se déploie dans des dimensions inséparablement naturelles, culturelles, sociales, économiques, techniques et politiques, les catégories traditionnelles, qui délimitent aussi bien les champs du savoir que les domaines de l’être, sont mises à rude épreuve. L’écologie philosophique naît justement de ce constat. 
En quoi les « crises écologiques » que nous vivons sont-elles le résultat d'une crise des formes de pensée qui, en nous maintenant dans de vieilles habitudes, s’avèrent tout à fait inappropriées pour y répondre ? 
Ces trois journées d’étude ont pour ambition de porter dans l’espace public les problèmes cruciaux que représentent aujourd’hui les questions écologiques pour la philosophie.
Ce cycle de conférences s’inscrit dans le prolongement du colloque « Écosophies, la philosophie à l’épreuve de l’écologie » co-organisé par le CIPh en 2008 et prépare un second colloque abordant ces mêmes questions.


Organisation

Journées d'étude sous la responsabilité d'Émilie Hache (Université Université Paris Nanterre, laboratoire Sophiapol) et Elie Kongs (éditeur, éditions MF), organisées avec le soutien du Collège international de philosopie (CIPh), le Muséum national d'Histoire naturelle, les Éditions Dehors et le laboratoire Sophiapol (Université Université Paris Nanterre).
 

Première journée : "Fictions/figurations"





Date
samedi 13 avril 2013, 9h30 - 18h30

Lieu
Amphithéâtre de l’Institut de paléontologie humaine
1 rue René Panhard
75013 Paris
Métro : Saint-Marcel (ligne 5)

 
Est-ce que la métaphore de l’Île de Pâques est pertinente pour nous aider à comprendre les enjeux de la crise écologique actuelle ? Que nous apprend la réitération des discours apocalyptiques ? La littérature de science- fiction n’a-t-elle que des dystopies à nous proposer ? C’est à la fiction que nous consacrerons cette première journée, en questionnant comment ce mode de création et de réflexion propose en propre des ouvertures pour la réflexion écologique. La question d’un possible changement d’imaginaire politique appelé par la crise écologique est ici cruciale.
 

Deuxième journée : Écologie et inégalités sociales




Date

samedi 25 mai 2013, 9h45 à 20h

Lieu
Amphithéâtre de l’Institut de paléontologie humaine
1 rue René Panhard
75013 Paris
Métro : Saint-Marcel (ligne 5)
 


 
 
Des analyses critiques telles que celles qui mettent à jour les liens entre le saccage de la nature et les dominations politiques et économiques supposent des corrélations entre crise écologique et crise politique.
Qu’est-ce que serait une écologie politique qui délaisserait ces questions ? Comment réussir à l’inverse à les articuler de telle sorte que l’une ne devienne pas prioritaire sur l’autre ? Cette journée sera l’occasion de présenter et de mettre en débat différentes approches significatives de ces problématiques.  

Troisième journée : Écologie : des entités non conventionnelles



Date

samedi 15 juin 2013, 10h à 20h

Lieu
Amphithéâtre de l’Institut de paléontologie humaine
1 rue René Panhard
75013 Paris
Métro : Saint-Marcel (ligne 5)

renseignements : 01 44 41 46 80 / collectif@ciph.org
 
 
L’approche philosophique de l’écologie conduit à une réévaluation des catégories fondamentales selon lesquelles nous pensons et percevons le même et l’autre, le possible et l’impossible, le juste et l’injuste, le vivant et le mort… En ouvrant le questionnement écologique à des objets qui ne lui sont pas ordinairement attribués, cette journée contribuera à montrer que la philosophie liée à l’écologie ne se limite pas une philosophie morale appliquée à un objet que serait la nature, mais requière une orientation dans la pensée qui suppose une orientation de la philosophie elle-même.


Programme

10h00 – Vinciane Despret
« L’écologie pratique des morts »
Philosophe, auteure de plusieurs ouvrages importants sur la question animale, elle travaille aujourd’hui les relations possibles avec des êtres caractérisés par de tout autres modes de présence et d’existence que sont les personnes décédées.

11h00 – Isabelle Stengers
« L’intrusion de Gaïa et/ou les droits de Pachamama : exercices diplomatiques »
Philosophe, auteure de nombreux livres sur l’histoire et la philosophie des sciences, ses recherches l’ont conduites à s’intéresser à la magie et sorcellerie. Elle développe aujourd’hui une approche renouvelée du concept de Gaïa. Elle a reçu le grand prix de philosophie de l’Académie française en 1993.


14h00 – Brian Massumi
« Ce que les bêtes nous apprennent de la politique »
Philosophe, ses recherches portent notamment sur les problèmes de la perception, des affects et sur la notion de virtuel. Il est également connu pour ses travaux de traductions notamment de Deleuze et Guattari en anglais.

15h00 – Tobie Nathan
« Pour une écologie résolue des invisibles non-humains et son application en un parlement des dieux »
Ethnopsychiatre, concerné par les liens entre psychopathologie, pratiques cliniques et environnement social, il a créé la première consultation d’ethnopsychiatrie en France. Ces travaux récents l’ont conduits à écrire « une nouvelles interprétation des rêves ».

16h00 – Projection du film Le village des damnés de Rolf Willa, présenté par Tobie Nathan.

18h00 – (sous réserve) Projection du film Anata E de Kiomi Yamashita présenté par Vinciane Despret.
 

Mis à jour le 04 juin 2013