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L'évènement, entre temps et histoire

Publié le 26 mars 2019 Mis à jour le 27 mars 2019

Colloque organisé par Hugo Dumoulin, Judith Revel et Jean-Baptiste Vuillerod

Date(s)

du 4 avril 2019 au 5 avril 2019

09h-18h
Lieu(x)

Bâtiment Simone Veil (F)

Salle des Actes - F141

La notion d’événement est devenue l’une des notions majeures de la pensée contemporaine. Au centre déjà de la réflexion philosophique au XXe siècle – on le trouve ainsi chez Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Deleuze, Derrida, Foucault, Badiou, Rancière et d’autres –, l’événement se trouve aujourd’hui mobilisé au sein d’autres disciplines qui en font un usage fécond : la sociologie, l’histoire, la psychanalyse, la linguistique, l’anthropologie… Le colloque aura pour objectif d’interroger l’actualité, la pertinence, la valeur heuristique et polémique, mais aussi peut-être les limites de cette notion. Trois grands champs problématiques peuvent à cet égard être mis en évidence :

L’univocité de la notion. Est-il certain qu’un.e historien.ne, un.e sociologue, un.e linguiste, un.e psychanalyste, un.e anthropologue ou un.e philosophe parlent de la même chose quand ils emploient le mot « événement » ? Y a-t-il un sens transversal qui rendrait consistante la notion d’événement, ou bien celle-ci se perd-elle dans la multiplicité de ses usages ? Cette transversalité, si elle existe à un quelconque degré, est-elle susceptible de faire communiquer entre elle des disciplines étrangères les unes aux autres ? Ou bien au contraire, si elle est un leurre et si l’événement est voué à la dissémination de son sens, ne court-on pas le risque de la mécompréhension et du quiproquo entre les disciplines ?

Rationalité et événementialité. De quelle manière les critères traditionnels de la rationalité, tels que la nécessité, la généralité ou la permanence, peuvent- ils intégrer le concept d’événement ? L’événement, par sa contingence et sa singularité, n’est-il pas plutôt ce qui défait toute forme de scientificité ? Et si ce n’est pas le cas, alors comment l’événement est-il susceptible de transformer la méthodologie des disciplines scientifiques et de modifier notre perception même des sciences, en particulier des sciences humaines ?

La tension entre temps et l’histoire. Le concept d’événement ne nous contraint-il pas à devoir choisir entre une pensée du temps et une pensée de l’histoire ? L’événementialité doit-elle être entendue comme ce qui échappe à toute forme de détermination sociale et historique ? Ou bien, à l’inverse, est-il possible de la réinscrire dans l’ordre de la processualité historique, sans pour autant perdre son caractère de nouveauté ? Et si c’est le cas, alors le concept d’événement ne dépasse-t-il pas l’opposition entre temps et histoire, au profit d’une nouvelle pensée de l’existence concrète ?


Programme


Jeudi 4 avril


9h accueil des participant.e.s
9h15 introduction

Première table ronde
« Qu’est-ce que l’événement ? »
Présidence de la matinée : Judith Revel

9h30-11h
Patrice Maniglier : « La structure de l’événement »
Emmanuel Désveaux : « La transformation lévi-straussienne comme vertige de l’histoire »

11h-11h15 pause

11h15-12h45
Christophe Bouton : « De l’Événement à l’événement et retour. Réflexion sur le statut ontologique et épistémique de l’événement historique »
Jean-Baptiste Vuillerod : « Du temps à l’histoire : les deux ontologies de Michel Foucault »

12h45-14h15 repas

Deuxième table ronde
« L’événement, continuité ou discontinuité ? »
Présidence de l’après-midi : Laure Barillas

14h30-16h
Silvia Lippi : « Le déplacement comme tel : traumatisme et symptôme »
Hugo Dumoulin : « Repérer l’événement dans la matérialité discursive : différence et hétérogénéité »

16h-16h15 pause

16h15-17h45
Sébastien Laoureux : « Quelle processualité pour l’évènement ? Le statut de la discontinuité chez Rancière »
Judith Revel : « Les errances du jeune Foucault. Histoire d’un double retournement, 1961-1970 »


Vendredi 5 avril


9h accueil des participant.e.s

Troisième table ronde
« Modèles de l’événement historique »
Présidence de la matinée : Jean-Baptiste Vuillerod

9h30-11h
Luc Boltanski : « Événement politique et forme affaire »
Florence Hulak : « Révolution ou guerre civile – quel paradigme de l’événement ? »

11h-11h15 pause

11h15-12h45
Viven Giet : « Eléments pour une histoire événementielle : de la constellation à la carte »
Andrea Angelini : « Sur les façons d’écrire la bio-histoire : le problème de l’hétérochronie chez Foucault entre modèle archéologique et modèle biologique »

12h45-14h15 repas

Quatrième table ronde
« Subjectivation et événement »
Présidence de l’après-midi : Hugo Dumoulin

14h30-16h
Pauline Julien : « Se faire “marginal de l’intérieur” : intervalles et contretemps dans la production de l’événement »
Laure Barillas : « Arendt et l’événement : la politique plutôt que l’histoire »

16h-16h15 pause

16h15-17h45
Jean-Claude Monod : « Temps du monde, temps de la conscience : une phénoménologie de la longue durée est-elle possible? »
Sabina Loriga : « Temps du trauma, temps de l’histoire »

Mis à jour le 27 mars 2019