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La place actuelle de la psychanalyse dans les sciences humaines et sociales

Publié le 25 janvier 2018 Mis à jour le 20 novembre 2018

Journées d'étude organisées par Martine de Gaudemar et Anne Raulin

Date(s)

du 1 février 2018 au 2 février 2018

Jeudi 1er février : 14h-18h
Vendredi 2 février : 10h-18h
Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

Salle Séminaire 1

La psychanalyse a perdu sa position dominante occupée du temps du structuralisme, cédant la place à des conceptions de l’action qui présupposent un agent humain rationnel. La notion d’inconscient, assimilée à un pouvoir causal inintelligible, a presque entièrement disparu des éclaircissements donnés aux conduites humaines. Mais alors comment analyser et prendre en charge les conflits où individus et groupes sont impliqués, quand émotions populaires et passages à l’acte semblent déborder les explications en termes d’intérêt ou de calcul rationnel ? Les rapports de domination, les hiérarchies sociales et raciales, les perversions autoritaires, les interférences entre troubles psychiques, culturels et religieux, nécessitent sans doute d’interroger leurs substrats inconscients.
Nous supposerons que les leçons de la psychanalyse se sont transmises et opèrent encore, mais sous une autre forme, et peut-être avec un autre vocabulaire.
Des tentatives originales ici ou là utilisent la psychanalyse de manière inventive dans les sciences humaines et sociales. Ces développements actuels tiennent compte du tournant affectif de l’anthropologie, sans dénier les assises organiques des conduites humaines. Les pulsions et les affects sont réhabilités, tout en étant réinscrits dans des pratiques et des formes de vie, en mettant au grand jour des temporalités et spatialités psychiques. L’inconscient devient ce qui relie les individus à la vie en commun, et les instances des topiques freudiennes fonctionnent comme des agents de réinterprétation symbolique du monde extérieur commun.
La place actuelle et le devenir de la psychanalyse dans les sciences humaines et sociales fait ainsi l’objet de nouveaux questionnements. C’est à cette réévaluation que nous vous convions avec ce premier atelier de travail sur la place actuelle de la psychanalyse dans les sciences humaines et sociales.

Programme


Jeudi 1er février 2018 à partir de 14 h


Accueil des participant-e-s

Introduction

Séance 1 : Traversées du XXe siècle, pour le XXIe
Présidente de séance : Christiane Chauviré (Université Paris 1)

Jean-Louis Fabiani, EHESS, CEU
La sociologie est-elle une psychanalyse ? Analogies, emprunts, oublis

Giordana Charuty, IIAC, EPHE
La pluralité des modèles psychiques dans l'anthropologie d'Ernesto De Martino

Anne Raulin, Université Paris Nanterre, Sophiapol
Abram Kardiner et la psychanalyse au front (de la névrose de guerre à la ligne de couleur)

Annick Ohayon, Centre Alexandre Koyré
La psychanalyse au regard des psychologues et des sociologues, années 30, 50 et 70

Vendredi 2 février à partir de 10 h


Séance 2 : Interrogations, croisements, emplacements
Président de séance : Jean-Michel Salanskis (Paris-Nanterre, Ireph)

Frédéric Fruteau de Laclos, Université Paris 1
Compatibilités refoulées. L’anthropologie historique et les psychanalyses françaises

Eric Smadja, Société Psychanalytique de Paris
Freud et la culture, la notion de Kulturarbeit

Antoinette Molinié, Université Paris Nanterre, LESC
Un rituel urbain sous éclairage freudien : les outils de psychanalyse en anthropologie

Déjeuner sur place


Vendredi 2 février à partir de 14 h


Séance 3 : Constructions théorico-cliniques
Président de séance : Jean-Pierre Warnier (Université Paris Descartes)

Martine de Gaudemar, Université Paris Nanterre, Sophiapol
Personnages et formes de vie

Charles-Henry Pradelles de la Tour, Laboratoire d’Anthropologie Sociale, Ehess
Thérapie d'un père de famille soninké, entre psychanalyse transculturelle et anthropologie interculturelle.

Pascale Baligand, Université Paris-Diderot
Constructions théorico-cliniques du chez-soi

Perspectives à partager




Mis à jour le 20 novembre 2018