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Colloque international : La reconnaissance après la reconnaissance. Origine et développement d’une problématique moderne

Publié le 21 décembre 2021 Mis à jour le 13 mai 2022
Date(s)

du 20 avril 2022 au 21 avril 2022

Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

Lieux et modalités

Organisé par le Laboratoire Sophiapol en partenariat avec l’Université Roma III et l’Université Franco-Italienne, le colloque aura lieu en présence dans la grande salle du bâtiment Weber de l’Université Paris Nanterre et par vidéoconférence sur Microsoft Teams.

Comité d’organisation

Emma BARETTONI, Mariannina FAILLA, Roberto FINELLI, Haud GUÉGUEN, Christian LAZZERI, Emmanuel RENAULT, Valentina SANTORO
 

Comité scientifique

Philippe CHANIAL, Eva DEBRAY, Jean-Philippe DERANTY, Roberto FINELLI, Francesco FISTETTI, Geneviève FRAISSE, Aurélie KNÜFER, Christian LAZZERI, Stefano PETRUCCIANI, Emmanuel RENAULT, Federico TARRAGONI, Francesco TOTO


Argumentaire

 

Ce colloque vise à poursuivre le travail entamé par le volume, remarquable par son intelligibilité et la richesse de son contenu, La reconnaissance avant la reconnaissance. Archéologie d’une problématique moderne (dir. par F. Toto, T. Pénigaud de Mourgues, E. Renault, Lyon, ENS Éditions, 2017, publié également sur OpenEdition Books le 13 décembre 2017, DOI : 10.4000/books.enseditions.8072). Notre objectif est de donner suite à cette démarche théorique, en poursuivant la « généalogie différentielle » (ibid. p. 75) du concept de reconnaissance, à partir du moment historique où cet ouvrage s’était arrêté, la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, le colloque constituera un premier chantier d’analyse et de partage de recherches pour élargir ce travail d’approfondissement sur la « préhistoire philosophique des théories de la reconnaissance » (ibid. p. 28) ; une préhistoire qui devient une histoire à part entière, car centrale pour nous sera la reconstitution du concept de reconnaissance après la reconnaissance, c’est-à-dire à partir de son origine moderne, située dans la philosophie allemande du début du XIXe siècle (Fichte et Hegel). Nous tiendrons compte du sens spécifique recouvert par la reconnaissance dans ce contexte – illustré par le terme allemand Anerkennung qui définit une conception de la reconnaissance à la fois relationnelle et évaluative, en tant que processus fondamental de constitution des relations intersubjectives qui implique la reconnaissance de la valeur des actes et de la personne par autrui (cf. ibid. p. 5) – précisément pour en mesurer la portée et faire ressortir d’autres histoires possibles de ce concept. En effet, il s’agira d’une part, de faire émerger les résonances de la signification moderne de la reconnaissance en examinant les réflexions des auteurs qui tout en s’inscrivant dans le sillage de la tradition hégélienne ne sont généralement pas associés à ce thème ; d’autre part, de porter un éclairage sur d’autres traditions possibles issues de la modernité, notamment en considérant les pensées d’auteurs associées à d’autres disciplines telles que les sciences sociales. Cela afin de dessiner une nouvelle problématisation autour de la reconnaissance qui permettra d’ailleurs de nourrir le débat contemporain. En fait, quelles que soient les hypothèses et les développements des théories de la reconnaissance élaborés dans les dernières années, ce qui semble les caractériser c’est l’intégration de la dimension anthropologique de la reconnaissance à une dimension sociologique, ce qui permettrait de parvenir à une nouvelle définition de la justice sociale, ainsi qu’à la mise en avant de la dimension éthique de la reconnaissance comme pilier pour la constitution d’une « vie bonne » non seulement à élaborer, mais à réaliser. Une partie des débats contemporains a également souligné la valeur explicative du concept de reconnaissance pour réfléchir à la nature de la conflictualité sociale qui caractérise les sociétés européennes depuis le XIXe siècle. Ces investigations, tout en se concentrant sur des revendications proprement matérielles, montrent également qu’il existe des demandes de reconnaissance qui touchent à l’importance de la contribution sociale d’individus et de groupes à la reproduction du tout social qui ne s’adressent pas seulement aux institutions, mais aussi en général aux groupes sociaux dominants. Il s’agit des thèmes que la philosophie et les sciences sociales du XIXe siècle avaient déjà commencé largement d’explorer pour rendre compte de l’incessante conflictualité qui traverse les sociétés démocratiques naissantes. Une telle enquête historique sur la reconnaissance est donc indispensable pour comprendre et situer les théories contemporaines, ainsi que pour interroger le potentiel critique et émancipateur du concept de reconnaissance aujourd’hui.
 

Programme

 

 

Journée 1 (mercredi 20 avril)

Introduction (9h15-10h)


Emma Barettoni (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
Mariannina Failla (Univ. Roma Tre) – à distance
Haud Guéguen (Cnam)
Valentina Santoro (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
 

Première session : Reconnaissance, estime sociale et utilitarisme (10h-12h)


10h-10h45. Francesco Toto (Univ. Roma Tre) : « The advantages attached to probity and esteem ». Bentham et la reconnaissance
10h45-11h30. Aurélie Knüfer (CRISES, Univ. Paul-Valéry) : Reconnaissance et représentation des minorités dans la philosophie de John Stuart Mill
11h30-12h. Discussion animée par Emma Barettoni (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
 

Déjeuner (12h-14h)

Deuxième session : Modalités de la reconnaissance en démocratie (14h-16h)


14h-14h45. Geneviève Fraisse (CNRS) : D’une reconnaissance octroyée à une reconnaissance de soi
14h45-15h30. Philippe Chanial (CNRS, Univ. de Caen) : Reconnaissance et individualisme démocratique de Tocqueville à Weber
15h30-16h. Discussion animée par Héloïse Facon (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
 

Pause (16h-16h30)
 

Troisième session : La constellation hégélienne de la reconnaissance (16h30-18h30)


16h30-17h15. Emmanuel Renault (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre) : Les lectures politiques de l'analyse hégélienne de la domination du maître sur son serviteur relèvent-elles du contresens ?
17h15-18h. Roberto Finelli (Univ. Roma Tre) : Le “concept pur de reconnaître”. Applications critiques d'un paradigme hégélien
18h-18h30. Discussion animée par Valentina Santoro (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
 
 

Journée 2 (jeudi 21 avril)

Accueil des participants (9h30-10h)

Quatrième session : La constellation post-hégélienne de la reconnaissance (10h-12h)


10h-10h45. Jean-Philippe Deranty (Macquarie University) : La reconnaissance chez Feuerbach : une approche polysémique – à distance
10h45-11h30. Stefano Petrucciani (Univ. Roma-La Sapienza) : Dimensioni del riconoscimento in Marx
11h30-12h. Discussion animée par Emmanuel Renault (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)
 

Déjeuner (12h-14h)

Cinquième session : La reconnaissance, entre groupes sociaux et institutions I (14h-16h)


14h-14h45. Christian Lazzeri (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre) : Tarde : les « lois de l’imitation » et la théorie de l’estime sociale
14h45-15h30. Eva Debray (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre) : La contrainte de la règle : l’importance de la réprobation collective dans la pensée juridique et éducative d’Emile Durkheim
15h30-16h. Discussion animée par Haud Guéguen (Cnam)

Cette session n'est pas disponible en replay.
 
Pause (16h-16h30)

 

Sixième session : La reconnaissance, entre groupes sociaux et institutions II (16h30-18h30)


16h30-17h15. Francesco Fistetti (Univ. di Bari) : Su alcuni paradossi della relazione tra riconoscimento ed emancipazione – à distance
17h15-18h. Federico Tarragoni (CRIPOLIS, Univ. Paris Cité) : Max Weber et Antonio Gramsci : domination, subjectivation et reconnaissance
18h-18h30 : Discussion conclusive animée par Christian Lazzeri (Sophiapol, Univ. Paris Nanterre)


Retrouvez toutes les informations sur le site du colloque

Mis à jour le 13 mai 2022