Version française / Actualités
Journée d'étude "Les cercles de la subjectivité"
Publié le 8 novembre 2024
–
Mis à jour le 13 novembre 2024
Date(s)
le 7 décembre 2024
9h-17h
Lieu(x)
Bâtiment Max Weber (W)
Salle des conférences
200 avenue de la République, 92000 Nanterre.
La gare de Nanterre Université, le bâtiment et la salle sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
200 avenue de la République, 92000 Nanterre.
La gare de Nanterre Université, le bâtiment et la salle sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Journée d’études
Les cercles de la subjectivité
Les cercles de la subjectivité
Organisation: Elisa Reato et Hadi Rizk
Argumentaire
Cette journée d’études a pour objet d’étudier la question de la subjectivité et de la subjectivation. Elle analysera des textes de Sartre dont Qu’est-ce que la subjectivité ? – conférence donnée à Rome, en mars 1961, à l’Institut Gramsci – et de Foucault, en commençant par Subjectivité et vérité, Cours au Collège de France (1980-81). La conférence de Sartre met en évidence le non savoir et l’avoir à être : la « querelle de l’humanisme » s’éloigne : la subjectivité n’est pas un sujet et tout lien avec l’actualité d’une substance est rompu. La transformation des contradictions en antagonismes vivants, ainsi que la réalité de l’avenir comme motif préréflexif du dépassement, relèvent d’une compréhension centrée sur la dialectique de la subjectivité et de la totalisation singulière. Ce qui apparaît au premier plan est la subjectivité comme travail de soi et rapport normatif de l’existant singulier aux exigences et aux valeurs sociales.
Dans son cours de 1981, Foucault élabore, dans le prolongement de l’Histoire de la sexualité, la manière dont les arts de vivre renouvellent la question de la subjectivité comme pratique de soi. Foucault souligne que ce n’est pas le pouvoir, mais le sujet qui constitue le centre de ses recherches. Non pas le sujet transcendantal, mais, dit-il dans « Le Sujet et le pouvoir », les différents modes de subjectivation de l’être humain : d’abord, les modes d’objectivation, ou l’investigation du sujet parlant dans la linguistique, du sujet productif, dans l’économie, du fait d’être vivant, dans la biologie ; ensuite, l’objectivation du sujet dans les pratiques qu’il nomme “divisantes”, qui partagent l’homme à l’intérieur de lui-même ou le séparent des autres : le sain d’esprit et le fou, le malade et l’homme en bonne santé ; enfin, conclut-il, « la manière dont un être humain se transforme en sujet, par exemple, dans la sexualité ».
Dans les textes écrits dans les années 1960-70, Sartre prend acte du normatif, tel que celui-ci s’inscrit dans la temporalisation de l’existence et dans l’advenue pour elle-même de la liberté, comme porteuse d’un possible inconditionnel. La structure normative du possible inconditionnel intervient dans la reproduction par la praxis d’un système de rapports sociaux ou d’une pratique objectivée, mais cela ne lui ôte pas son caractère de reprise et de dépassement, avec la possibilité d’infléchir et de transformer la réalisation attendue des impératifs.
Peut-on concevoir une ontologie de la vie humaine comme puissance productive ? Au-delà d’une humanité déjà donnée puis perdue, ou d’une exigence de l’humanité comme droit à..., qui consacre la séparation sous la forme d’un dédoublement inhérent aux individus, il s’agit de faire valoir la liberté du sujet, non au sens d’une conscience de soi, mais comme pouvoir d’une constitution éthique et pratique d’un rapport à soi et aux autres.
En ce sens, il reste à élaborer le statut de la singularité humaine, puissance immanente à son investissement par les stratégies qui s’efforcent de la prendre en charge, mais aussi puissance en mesure de subvertir ces mêmes stratégies du point de vue d’une intensification de la vie et d’une création de soi.
La journée s’appuiera sur d’autres travaux, comme ceux de Georges Canguilhem ainsi que sur le livre de Pierre Macherey, sur Le sujet des normes.
Programme
8h45 : Accueil des participant.e.s
9h00 : Elisa Reato (Université Paris Nanterre, Sophiapol)
« Remarques introductives »
9h15 : Thomas Bolmain (Université de Liège)
« Le jeune Foucault, le jeune Sartre et la critique du sujet de la psychologie »
10h00 : Michaël Crevoisier (Université de Franche-Comté, Logiques de l’Agir)
« Sartre par Beauvoir : la double ambiguïté du sujet »
10h45 : Pause
11h00 : Judith Revel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/ISJPS - IUF)
« Sartre et Merleau-Ponty, “deux chevaleries” ? »
11h45 : Jean-Claude Monod (CNRS, UMR 8547, Archives Husserl, CNRS / ENS / PSL)
« Que faire de sa vie ? Du “projet originel” à “l’esthétique de l’existence” »
12h30 : Déjeuner
14h00 : Hervé Oulc’hen (CPGE, Poitiers)
« La Révolution éclatée : entre Sartre et Foucault »
14h45 : Jean-Marc Mouillie (Université d’Angers)
« Maladie et liberté. Une critique clinique du normatif (Canguilhem, Foucault, Sartre) »
15h30 : Pause
15h45 : Hadi Rizk (Première supérieure (hon.), lycée Henri IV, Paris)
« Les ambivalences de la subjectivation de Gustave Flaubert en artiste »
16h30 : Remarques conclusives
17h00 : Fin de la journée
Argumentaire
Cette journée d’études a pour objet d’étudier la question de la subjectivité et de la subjectivation. Elle analysera des textes de Sartre dont Qu’est-ce que la subjectivité ? – conférence donnée à Rome, en mars 1961, à l’Institut Gramsci – et de Foucault, en commençant par Subjectivité et vérité, Cours au Collège de France (1980-81). La conférence de Sartre met en évidence le non savoir et l’avoir à être : la « querelle de l’humanisme » s’éloigne : la subjectivité n’est pas un sujet et tout lien avec l’actualité d’une substance est rompu. La transformation des contradictions en antagonismes vivants, ainsi que la réalité de l’avenir comme motif préréflexif du dépassement, relèvent d’une compréhension centrée sur la dialectique de la subjectivité et de la totalisation singulière. Ce qui apparaît au premier plan est la subjectivité comme travail de soi et rapport normatif de l’existant singulier aux exigences et aux valeurs sociales.
Dans son cours de 1981, Foucault élabore, dans le prolongement de l’Histoire de la sexualité, la manière dont les arts de vivre renouvellent la question de la subjectivité comme pratique de soi. Foucault souligne que ce n’est pas le pouvoir, mais le sujet qui constitue le centre de ses recherches. Non pas le sujet transcendantal, mais, dit-il dans « Le Sujet et le pouvoir », les différents modes de subjectivation de l’être humain : d’abord, les modes d’objectivation, ou l’investigation du sujet parlant dans la linguistique, du sujet productif, dans l’économie, du fait d’être vivant, dans la biologie ; ensuite, l’objectivation du sujet dans les pratiques qu’il nomme “divisantes”, qui partagent l’homme à l’intérieur de lui-même ou le séparent des autres : le sain d’esprit et le fou, le malade et l’homme en bonne santé ; enfin, conclut-il, « la manière dont un être humain se transforme en sujet, par exemple, dans la sexualité ».
Dans les textes écrits dans les années 1960-70, Sartre prend acte du normatif, tel que celui-ci s’inscrit dans la temporalisation de l’existence et dans l’advenue pour elle-même de la liberté, comme porteuse d’un possible inconditionnel. La structure normative du possible inconditionnel intervient dans la reproduction par la praxis d’un système de rapports sociaux ou d’une pratique objectivée, mais cela ne lui ôte pas son caractère de reprise et de dépassement, avec la possibilité d’infléchir et de transformer la réalisation attendue des impératifs.
Peut-on concevoir une ontologie de la vie humaine comme puissance productive ? Au-delà d’une humanité déjà donnée puis perdue, ou d’une exigence de l’humanité comme droit à..., qui consacre la séparation sous la forme d’un dédoublement inhérent aux individus, il s’agit de faire valoir la liberté du sujet, non au sens d’une conscience de soi, mais comme pouvoir d’une constitution éthique et pratique d’un rapport à soi et aux autres.
En ce sens, il reste à élaborer le statut de la singularité humaine, puissance immanente à son investissement par les stratégies qui s’efforcent de la prendre en charge, mais aussi puissance en mesure de subvertir ces mêmes stratégies du point de vue d’une intensification de la vie et d’une création de soi.
La journée s’appuiera sur d’autres travaux, comme ceux de Georges Canguilhem ainsi que sur le livre de Pierre Macherey, sur Le sujet des normes.
Programme
8h45 : Accueil des participant.e.s
9h00 : Elisa Reato (Université Paris Nanterre, Sophiapol)
« Remarques introductives »
9h15 : Thomas Bolmain (Université de Liège)
« Le jeune Foucault, le jeune Sartre et la critique du sujet de la psychologie »
10h00 : Michaël Crevoisier (Université de Franche-Comté, Logiques de l’Agir)
« Sartre par Beauvoir : la double ambiguïté du sujet »
10h45 : Pause
11h00 : Judith Revel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/ISJPS - IUF)
« Sartre et Merleau-Ponty, “deux chevaleries” ? »
11h45 : Jean-Claude Monod (CNRS, UMR 8547, Archives Husserl, CNRS / ENS / PSL)
« Que faire de sa vie ? Du “projet originel” à “l’esthétique de l’existence” »
12h30 : Déjeuner
14h00 : Hervé Oulc’hen (CPGE, Poitiers)
« La Révolution éclatée : entre Sartre et Foucault »
14h45 : Jean-Marc Mouillie (Université d’Angers)
« Maladie et liberté. Une critique clinique du normatif (Canguilhem, Foucault, Sartre) »
15h30 : Pause
15h45 : Hadi Rizk (Première supérieure (hon.), lycée Henri IV, Paris)
« Les ambivalences de la subjectivation de Gustave Flaubert en artiste »
16h30 : Remarques conclusives
17h00 : Fin de la journée
Mis à jour le 13 novembre 2024