Séminaire d'équipe du Sophiapol: "Le problème de l'enquête"

Publié le 23 janvier 2025 Mis à jour le 23 janvier 2025
Date(s)

du 29 janvier 2025 au 16 juin 2025

Le séminaire a lieu de 16h à 18h30, à l'Université Paris Nanterre
RER A, Transilien L, arrêt Nanterre Université
Bus: 259, 276, 304, 367
Lieu(x)
Salle D201 (Bâtiment D - entrée Lefebvre)
Lien de connexion récurrent :
https://univ-paris8.zoom.us/j/97102366344
ID de réunion: 971 0236 6344
Code secret: 036070

Par son dispositif même, l’enquête semble prise dans les rapports de pouvoir qu’elle cherche parfois à analyser, parfois à transformer. Comprendre ce paradoxe d’une enquête qui (se) trame (dans) la matière sociale qu’elle entend pourtant démêler est un défi pour le dialogue entre philosophie et sciences sociales que le Sophiapol poursuit.
L’année dernière, l’argument du séminaire affirmait d’entrée de jeu d’une part que l’épistémologie n’est pas seulement une question pour philosophe, et d’autre part que ses enjeux sont politiques. Cette année, l’hypothèse sera que l’enquête n’est pas seulement une question pour sociologue ou anthropologue, car ses enjeux sont non seulement méthodologiques mais aussi épistémologiques et politiques. Le concept d’enquête sera entendu en un sens large, recouvrant les pratiques de l’enquête ouvrière, de la recherche-action, de l’enquête de terrain, de l’enquête sur archive, de l’enquête clinique, de l’enquête quantitative, notamment. Contre les approches qui réduisent la question de l’enquête aux techniques de l’enquête de terrain ou aux procédures d’encodage du social, nous souhaitons inviter à prendre au sérieux une série de problèmes épistémologiques et politiques qui sont susceptibles de se poser, quelles que soient les formes d’enquêtes. Ce programme reliera les questions posées dans le séminaire l’année précédente et susceptibles d’être thématisées par les épistémologies critiques (réflexivité, positionnalité, savoirs situés, ignorance, injustices épistémiques ...), à d’autres, interrogeant les processus de connaissance à l’œuvre dans l’enquête et les effets politiques que l’enquête est susceptible de produire : sur les enquêté·es/enquêtant·es, sur les enquêteurices et sur les destinataires des enquêtes, dans les espaces où elles sont susceptibles d’être discutées.

Ces questions, constitutives de ce qu’on peut appeler le « problème de l’enquête », seront examinées à partir de questionnements aujourd’hui particulièrement persistants. Comment analyser les potentialités heuristiques de l’errance, de l’hésita+on ou de l’échec, et cela dans le processus mais aussi dans le récit de l’enquête ? Quelle place faire aux affects qui nourrissent ou perturbent l’enquête ? Comment penser la coconstruction des savoirs, dans le processus et dans la restitution de l’enquête ? Quel engagement envers les sujets, morts ou vivants, incarnés ou statistiques, de l’enquête ? Quels sont les effets de subjectivation que l’enquête est susceptible de produire sur les enquêtées et enquêtés, ainsi que sur les enquêteurs et enquêtrices ? Quelles représentations du terrain autorisent ou bloquent la possibilité d’arracher l’enquête à la domina+on ? Faut-il choisir entre enquêtes à finalité politique et enquêtes à finalité scientifique ?

Programme

Mercredi 29 janvier, 16h-18h: Pascal Vallet (Paris Nanterre), “L’image de l’enquête à travers la littérature technique des sociologues et des ethnographes”

Jeudi 13 février, 16h-18h: Christian Lazzeri (Sophiapol) , “Sur les cadres théoriques de l’enquête: le constructivisme relativiste et ses limites”

Mercredi 19 mars, 16h-18h: Judith Revel (Paris Panthéon-Sorbonne), “Sur l’enquête opéraiste”

Jeudi 3 avril, 16h-18h: Fabian Freyenhagen (University of Essex), “The History of Madness Revisited: the post-1980 years”

Jeudi 22 mai, 16h-18h: Antoine Duarte (Toulouse Jean-Jaurès), “L’enquête en psychodynamique du travail”

Lundi 16 juin, 16h-18h : Séance en cours d’élaboration

Mis à jour le 23 janvier 2025