Version française / La recherche / Les axes de recherche
Axes de recherche 2007-2012
Les recherches de l'équipe s'orientent autour de plusieurs axes :
Un travail de clarification conceptuelle
     Il existe aujourd'hui dans l'espace public des sociétés démocratiques  un ensemble d'attentes et de demandes de reconnaissance sur la diversité  desquelles Paul Ricoeur a attiré l'attention: demandes qui concernent  aussi bien les droits fondamentaux telles les libertés civiles et  politiques que des droits spécifiques que l'on cherche à intégrer dans  le groupe des droits fondamentaux; exigence de reconnaissance en matière  de spécificité culturelle, ethnique, ou religieuse; demandes de  reconnaissance concernant les langues minoritaires; demandes  de  reconnaissance relevant du «genre»; demandes de reconnaissance de  victimes soumises à des processus d'oppression non ou insuffisamment  reconnus. A cela, s'ajoutent un ensemble d'attentes de reconnaissance  relatives à des rapports sociaux informels tels que l'exercice du  pouvoir dans les organisations hiérarchiques, la consultation et la  délibération aussi bien dans les organisations que dans les associations  multiples; la demande de reconnaissance dans le cadre de l'organisation  et de l'évaluation du travail ; il n'est pas jusqu'aux négociations  économiques entre les différents partenaires qui ne soient porteuses  d'attentes de reconnaissance, même lorsque l'on doit négocier sur des  questions d'allocation des ressources. Enfin, l'ensemble des rapports  interpersonnels sont, eux aussi, traversé de demandes permanentes de  reconnaissance de la singularité des partenaires et lors même qu'elles  ne sont pas toujours codifiables, elles n'en demeurent pas moins  intenses.
La notion de reconnaissance semble ainsi traverser aussi bien les demandes formulées au sein de l'espace public que celles qui relèvent de la sphère privée. Il n'est pas certain que cet ensemble d'exigences qui peut s'exprimer aussi bien dans le langage du droit que dans celui de la morale, voire dans le registre de la psychologie, possèdent toujours des objectifs clairs. En revanche, il est certain que l'ensemble des agents porteurs de telles attentes, ainsi que les théoriciens qui cherchent à les comprendre et à les expliquer semblent éprouver bien des difficultés à construire un concept de reconnaissance capable de subsumer la diversité de ces demandes. La pluralité et la diversité même des débats dans la philosophie contemporaine et les sciences sociales autour de cette notion suffiraient à illustrer une telle difficulté de conceptualisation, qu'il s'agisse (aussi bien en sociologie qu'en philosophie) des théoriciens de la reconnaissance eux-mêmes (Honneth, Taylor, Ricoeur, Brandom, Tully, Bauman, Kocyba), du courant libéral «déontologiste» (Rawls, Dworkin, Scanlon), de certaines tendances du courant communautarien (Walzer, Taylor), des éthiques de la communication (Habermas, Ermann), des éthiques de l'empathie et du care (Slote, Tronto, Kittay), du don (Caillé, Godbout, Chanial) ou du courant néo-républicain (Pettit, Honohan, Maynor). La première dimension du travail du Sophiapol consiste à tenter de construire le concept de reconnaissance d'une manière qu permette de rendre compte de la pluralité de ses usages. L'essentiel d'un tel travail d'éclaircissement conceptuel consiste à poser la question des différents objets de reconnaissance et des différents modes de reconnaissance à partir d'une analyse serrée des rapports entre offre et demande de reconnaissance et dans le cadre d'une coopération étroite entre sociologie et philosophie.
La notion de reconnaissance semble ainsi traverser aussi bien les demandes formulées au sein de l'espace public que celles qui relèvent de la sphère privée. Il n'est pas certain que cet ensemble d'exigences qui peut s'exprimer aussi bien dans le langage du droit que dans celui de la morale, voire dans le registre de la psychologie, possèdent toujours des objectifs clairs. En revanche, il est certain que l'ensemble des agents porteurs de telles attentes, ainsi que les théoriciens qui cherchent à les comprendre et à les expliquer semblent éprouver bien des difficultés à construire un concept de reconnaissance capable de subsumer la diversité de ces demandes. La pluralité et la diversité même des débats dans la philosophie contemporaine et les sciences sociales autour de cette notion suffiraient à illustrer une telle difficulté de conceptualisation, qu'il s'agisse (aussi bien en sociologie qu'en philosophie) des théoriciens de la reconnaissance eux-mêmes (Honneth, Taylor, Ricoeur, Brandom, Tully, Bauman, Kocyba), du courant libéral «déontologiste» (Rawls, Dworkin, Scanlon), de certaines tendances du courant communautarien (Walzer, Taylor), des éthiques de la communication (Habermas, Ermann), des éthiques de l'empathie et du care (Slote, Tronto, Kittay), du don (Caillé, Godbout, Chanial) ou du courant néo-républicain (Pettit, Honohan, Maynor). La première dimension du travail du Sophiapol consiste à tenter de construire le concept de reconnaissance d'une manière qu permette de rendre compte de la pluralité de ses usages. L'essentiel d'un tel travail d'éclaircissement conceptuel consiste à poser la question des différents objets de reconnaissance et des différents modes de reconnaissance à partir d'une analyse serrée des rapports entre offre et demande de reconnaissance et dans le cadre d'une coopération étroite entre sociologie et philosophie.
Dans le sillage de ces travaux définitionnels on peut dégager 5 autres axes de recherche :
* Reconnaissance et construction de l'identité :  il est peu contestable que la reconnaissance, parce qu'elle évalue des  capacités, des propriétés ou des performances individuelles et  collectives, (Honneth, Ricoeur) contribue à la construction des  identités. A travers la représentation positive du soi qu'elle engendre,  elle permet aux individus d'accepter leurs états et leurs dispositions  et de les intégrer à une conception positive de leur moi en situation  d'autonomie. A ce titre l'équipe participe au sous-axe du pôle 5, «  Normes et identités ».
*Reconnaissance et intégration sociale : dans la continuité de l'axe précédent, et contre les théories de « l'atomisme social » et leur conception «agrégative» du lien social (homo oeconomicus), les théories de la reconnaissance insistent sur le primat de l'intersubjectivité dans cette création et cette reproduction. Dans ce cadre, elles s'intéressent aux différents concepts (et disciplines) qui rendent raison d'une telle création : identification (psychanalyse) empathie (psychologie sociale et sciences cognitives), délibération (philosophie, sociologie), don (philosophie, sociologie), care (philosophie, sociologie). Ces analyses débouchent sur une conception renouvelée de l'associationnisme, du solidarisme, de la participation civique. Elles permettent aussi de formuler des critiques à l'égard des nouvelles formes d'organisation managériales du travail en insistant sur les effets pervers des pratiques de « fausse reconnaissance» qu'elles entraînent. A ce titre l'équipe participe au pôle 2 « sciences sociales » de Université Paris Nanterre.
*Reconnaissance et conflits : Les phénomènes de discrimination de stigmatisation, de dépréciation ou de disqualification engendrent des demandes de reconnaissance en termes de «réparation» ou de la «conquête ». En l'absence de réponse positive, elles débouchent sur des luttes pour la reconnaissance dont la logique demeure encore difficile à comprendre : échappent-elles aux objections des théoriciens du choix rationnel sur les processus de « défection » ? De quels critères dispose-t-on pour évaluer leurs objectifs et leur satisfaction ? Sont-elles trop radicales (logique du « ou bien/ou bien » comme semble l'objecter Ricoeur) par rapport aux conflits d'allocation de ressources favorisant plutôt les compromis (Hirschman)? A ce titre l'équipe participe aussi au pôle 2 « sciences sociales » de Université Paris Nanterre.
* Reconnaissance et vie éthique : il existe un débat en philosophie pour déterminer de quelle manière la reconnaissance peut participer à une définition de la «vie bonne». Ce débat oppose les tenants d'une conception «substantielle» (elle en définit le contenu) aux tenants d'une conception conditionnelle (elle ne n'en définit que les conditions). A ce débat s'en ajoute un second : au vu de la variété des demandes de reconnaissance, le problème des institutions publiques est de savoir si de telles demandes peuvent être publiquement acceptables et ce qui permet d'en juger. La reconnaissance ne semble pas posséder par elle-même de valeur éthique immanente et lorsqu'il existe des demandes de reconnaissance concurrentes et opposées, on ne peut faire autrement que de recourir à un arbitrage pour départager les demandes des différents groupes sociaux. La question est ici de savoir que type d'éthique peut prendre en charge l'arbitrage entre les demandes (théorie de la justice, morale de la communication, théorie des sentiments moraux, néo-républicanisme...).
* Les politiques de reconnaissance : le SOPHIAPOL entend aussi développer une démarche de philosophie appliquée et de science sociale concernant les enjeux éthiques et politiques des politiques de reconnaissance: lutte contre les discriminations, politiques d'égalité des sexes, problématique mémorielle, question du handicap, reconnaissance et travail, pratique des associations, échanges non marchands, analyses des conflits, etc. Il importe de souligner que sa réflexion n'est pas uniquement abstraite mais touche aussi à des enjeux pratiques relatifs aux politiques de reconnaissance.
L'équipe a publié sur ces thèmes de nombreux ouvrages et de très nombreux articles, organisé des dizaines de colloques et de séminaires de niveau national et international, participé au financement de colloques d'autres équipes.
Signalons plus particulièrement : Alain Caillé & Christian Lazzeri (sous la dir. de), La reconnaissance aujourd'hui, 2009, CNRS éditions ; A. Caillé (sous la dir. de), La quête de reconnaissance, 2007, La Découverte. Christian Lazzeri & Soraya Nour, Reconnaissance, identité et intégration sociale, 2009, Presses de Paris Ouest La Défense; Marie Garrau et Alice Le Goff, La reconnaissance: perspectives critiques, Le Temps Philosophique, Presses de Université Paris Nanterre, 2009.
Elle participe à deux pôles de recherche de Université Paris Nanterre (2 et 5); possède des socles d'enseignement communs avec la psychologie, la sociologie, l'économie, les sciences du langage, les lettres et les arts du spectacle.
Le SOPHIAPOL a développé avec le Cerses/CNRS, et le CREUM/ Université de Montréal des liens de coopération dans le cadre d'un programme d'activités et de travaux en éthique appliquée ; des activités communes avec le CURAPP/ Université d'Amiens dans le domaine de l'éthique et de la sociologie morale ; des activités et communes, s'inscrivant dans le domaine de l'histoire et de l'épistémologie des sciences sociales (notamment histoire et épistémologie de l'économie et de la sociologie, histoire du socialisme associationniste) avec le laboratoire Logiques de l'agir/ UFC-Besançon ; le SOPHIAPOL coopère également régulièrement, dans le cadre de ses travaux et activités sur les liens entre théorie critique et théorie de la reconnaissance, avec l'Université Paris Dauphine (CERSO), l'ENS - LSH, l'Université de Milan Statale, l'Université de Milan Biccoca, l'Université de Florence, l'Institut für SozialForschung de Francfort, l'Université Macquarie en Australie, le Centre Marc Bloch à Berlin, l'Université Diego Portales (Chili) et les Universités de Sao Paulo et Rio de Janeiro; enfin en ce qui concerne la dimension proprement historique de ses travaux sur les théories de la reconnaissance ainsi que sur l'utilitarisme, le laboratoire coopère également avec les Universités de Rouen (Centre Bentham), Rennes II et Federico II de Naples.
L'équipe accueille chaque année des collègues et chercheurs post-doc. Elle accueille un nombre important de doctorants très actifs (dont beaucoup sont financés via une allocation de recherche), publiants et organisant de nombreuses activités de recherche afin de faciliter leur insertion dans des réseaux de recherches et leur insertion professionnelle. Un nombre significatif de thèses s'effectue en co-tutelle.
		*Reconnaissance et intégration sociale : dans la continuité de l'axe précédent, et contre les théories de « l'atomisme social » et leur conception «agrégative» du lien social (homo oeconomicus), les théories de la reconnaissance insistent sur le primat de l'intersubjectivité dans cette création et cette reproduction. Dans ce cadre, elles s'intéressent aux différents concepts (et disciplines) qui rendent raison d'une telle création : identification (psychanalyse) empathie (psychologie sociale et sciences cognitives), délibération (philosophie, sociologie), don (philosophie, sociologie), care (philosophie, sociologie). Ces analyses débouchent sur une conception renouvelée de l'associationnisme, du solidarisme, de la participation civique. Elles permettent aussi de formuler des critiques à l'égard des nouvelles formes d'organisation managériales du travail en insistant sur les effets pervers des pratiques de « fausse reconnaissance» qu'elles entraînent. A ce titre l'équipe participe au pôle 2 « sciences sociales » de Université Paris Nanterre.
*Reconnaissance et conflits : Les phénomènes de discrimination de stigmatisation, de dépréciation ou de disqualification engendrent des demandes de reconnaissance en termes de «réparation» ou de la «conquête ». En l'absence de réponse positive, elles débouchent sur des luttes pour la reconnaissance dont la logique demeure encore difficile à comprendre : échappent-elles aux objections des théoriciens du choix rationnel sur les processus de « défection » ? De quels critères dispose-t-on pour évaluer leurs objectifs et leur satisfaction ? Sont-elles trop radicales (logique du « ou bien/ou bien » comme semble l'objecter Ricoeur) par rapport aux conflits d'allocation de ressources favorisant plutôt les compromis (Hirschman)? A ce titre l'équipe participe aussi au pôle 2 « sciences sociales » de Université Paris Nanterre.
* Reconnaissance et vie éthique : il existe un débat en philosophie pour déterminer de quelle manière la reconnaissance peut participer à une définition de la «vie bonne». Ce débat oppose les tenants d'une conception «substantielle» (elle en définit le contenu) aux tenants d'une conception conditionnelle (elle ne n'en définit que les conditions). A ce débat s'en ajoute un second : au vu de la variété des demandes de reconnaissance, le problème des institutions publiques est de savoir si de telles demandes peuvent être publiquement acceptables et ce qui permet d'en juger. La reconnaissance ne semble pas posséder par elle-même de valeur éthique immanente et lorsqu'il existe des demandes de reconnaissance concurrentes et opposées, on ne peut faire autrement que de recourir à un arbitrage pour départager les demandes des différents groupes sociaux. La question est ici de savoir que type d'éthique peut prendre en charge l'arbitrage entre les demandes (théorie de la justice, morale de la communication, théorie des sentiments moraux, néo-républicanisme...).
* Les politiques de reconnaissance : le SOPHIAPOL entend aussi développer une démarche de philosophie appliquée et de science sociale concernant les enjeux éthiques et politiques des politiques de reconnaissance: lutte contre les discriminations, politiques d'égalité des sexes, problématique mémorielle, question du handicap, reconnaissance et travail, pratique des associations, échanges non marchands, analyses des conflits, etc. Il importe de souligner que sa réflexion n'est pas uniquement abstraite mais touche aussi à des enjeux pratiques relatifs aux politiques de reconnaissance.
L'équipe a publié sur ces thèmes de nombreux ouvrages et de très nombreux articles, organisé des dizaines de colloques et de séminaires de niveau national et international, participé au financement de colloques d'autres équipes.
Signalons plus particulièrement : Alain Caillé & Christian Lazzeri (sous la dir. de), La reconnaissance aujourd'hui, 2009, CNRS éditions ; A. Caillé (sous la dir. de), La quête de reconnaissance, 2007, La Découverte. Christian Lazzeri & Soraya Nour, Reconnaissance, identité et intégration sociale, 2009, Presses de Paris Ouest La Défense; Marie Garrau et Alice Le Goff, La reconnaissance: perspectives critiques, Le Temps Philosophique, Presses de Université Paris Nanterre, 2009.
Elle participe à deux pôles de recherche de Université Paris Nanterre (2 et 5); possède des socles d'enseignement communs avec la psychologie, la sociologie, l'économie, les sciences du langage, les lettres et les arts du spectacle.
Le SOPHIAPOL a développé avec le Cerses/CNRS, et le CREUM/ Université de Montréal des liens de coopération dans le cadre d'un programme d'activités et de travaux en éthique appliquée ; des activités communes avec le CURAPP/ Université d'Amiens dans le domaine de l'éthique et de la sociologie morale ; des activités et communes, s'inscrivant dans le domaine de l'histoire et de l'épistémologie des sciences sociales (notamment histoire et épistémologie de l'économie et de la sociologie, histoire du socialisme associationniste) avec le laboratoire Logiques de l'agir/ UFC-Besançon ; le SOPHIAPOL coopère également régulièrement, dans le cadre de ses travaux et activités sur les liens entre théorie critique et théorie de la reconnaissance, avec l'Université Paris Dauphine (CERSO), l'ENS - LSH, l'Université de Milan Statale, l'Université de Milan Biccoca, l'Université de Florence, l'Institut für SozialForschung de Francfort, l'Université Macquarie en Australie, le Centre Marc Bloch à Berlin, l'Université Diego Portales (Chili) et les Universités de Sao Paulo et Rio de Janeiro; enfin en ce qui concerne la dimension proprement historique de ses travaux sur les théories de la reconnaissance ainsi que sur l'utilitarisme, le laboratoire coopère également avec les Universités de Rouen (Centre Bentham), Rennes II et Federico II de Naples.
L'équipe accueille chaque année des collègues et chercheurs post-doc. Elle accueille un nombre important de doctorants très actifs (dont beaucoup sont financés via une allocation de recherche), publiants et organisant de nombreuses activités de recherche afin de faciliter leur insertion dans des réseaux de recherches et leur insertion professionnelle. Un nombre significatif de thèses s'effectue en co-tutelle.
Mis à jour le 27 novembre 2020