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Stéphane Lafon
Docteur en philosophie de l’Université Paul-Valéry de Montpellier (2019).
Enseignant titulaire dans le second degré public (depuis 2001).
Discipline: Philosophie
Domaines de recherche: Philosophie moderne, philosophie morale et politique, philosophie sociale,
Jean-Jacques Rousseau,rousseauisme politique, démocratie, citoyenneté, souveraineté,
théorie du gouvernement, critique de la démocratie.
Sujet de thèse : Le rousseauisme, une théorie critique de la démocratie.
Résumé: L’étude des textes du philosophe genevois, et en particulier de ses écrits politiques, nous a conduit à interroger la possibilité de voir dans le rousseauisme une théorie critique de la démocratie. Les principes politiques majeurs posés dans le Contrat social, approfondis dans les Lettres écrites de la montagne et rapportés à des cas pratiques dans le Projet de constitution pour la Corse et les Considérations sur le gouvernement de la Pologne, peuvent en fournir les critères d’analyse et de jugement permettant une mise en perspective sur notre modernité démocratique. Il s’agit premièrement de montrer que les principes de sa pensée politique lui permettent de critiquer dans les Lettres écrites de la montagne la dérive oligarchique de la République de Genève de son temps (d’une démocratie au XVe siècle à une oligarchie au XVIIIe siècle) et en particulier l’usurpation de la souveraineté par le gouvernement ; deuxièmement de mettre en exergue sa critique des formes de démocratie (représentative, directe et délibérative) ; troisièmement de recenser les interventions critiques que le rousseauisme permet sur la démocratie contemporaine (représentative et libérale) ; quatrièmement de souligner que sa théorie politique permet une prise de conscience du caractère démocratique restreint de la politique contemporaine. En tant que théorie critique de la démocratie, le rousseauisme politique permet de détromper les citoyens sur ce qu’est une démocratie véritable tout en en révélant en filigrane une définition spécifique, celle de la souveraineté effective du peuple, d’un pouvoir de tous ; une conception de la démocratie que sa théorie du gouvernement, accordant une préférence à un gouvernement de type aristocratique qui repose sur la vertu politique en acte et révélant que la forme de cette magistrature n’est pas un critère de démocratie (république), contribue à éclairer. Les différentes interventions critiques (« faibles » : rendre légitime la démocratie représentative ; « fortes » : envisager une transformation des sociétés politiques) du rousseauisme sur la démocratie mettent ainsi en lumière des principes politiques et des moyens qui interrogent la nature et le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines (suprématie du pouvoir exécutif, dépossession de fait de la souveraineté du peuple). La pensée politique du Genevois invite à rechercher les moyens d’une expression réelle de la souveraineté du peuple dans le cadre de sa définition forte d’une démocratie participative absolue, au sens où elle commande la participation effective de tous les citoyens au législatif, condition de dégagement de la volonté générale. Une démocratie véritable doit garantir un pouvoir de critique et de contrôle réel de l’action de l’exécutif par le pouvoir législatif. Le rousseauisme politique peut alors prendre la forme d’une prophylaxie de la dérive oligarchique de la démocratie, l’actualisation de la vertu politique agissant comme l’expédient privilégié. De là mesure-t-on l’importance de penser les moyens de la réalisation de cette vertu, les moyens préventifs d’une neutralisation des ferments oligarchiques de toute société politique qui rendent impossible l’expression de la volonté générale.
Mots-clés : Jean-Jacques Rousseau, rousseauisme politique, démocratie, citoyenneté, souveraineté du peuple, vertu politique, gouvernement, critique de la démocratie, volonté générale, philosophie politique, philosophie moderne.
Publications:
LAFON, Stéphane. « De l’impératif de la vertu politique à la préférence de Rousseau pour un gouvernement aristocratique ».
Philosophiques, printemps 2021, n°48, p. 19-44.
URL : https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2021-v48-n1-philoso06087/1077835ar/
LAFON, Stéphane. « L'Union européenne, stade suprême de la démocratie faible ». La Pensée (à paraître)
Les deux directions actuelles de mon travail de recherche : la première consiste à interroger l’influence des idées politiques et sociales des amis genevois de Rousseau sur la construction de sa théorie politique - il s’agit de mettre en lumière ce que la philosophie sociale et politique de Rousseau doit à ses amitiés genevoises, à partir notamment de l’étude de la Correspondance Complète de R. A. Leigh, ainsi que de différentes archives ; la seconde porte sur la question démocratique contemporaine selon la perspective d’une actualisation de la souveraineté du peuple sans pour autant en passer par la démocratie absolue, avec pour projet une publication sous forme de livre.
Enseignant titulaire dans le second degré public (depuis 2001).
Discipline: Philosophie
Domaines de recherche: Philosophie moderne, philosophie morale et politique, philosophie sociale,
Jean-Jacques Rousseau,rousseauisme politique, démocratie, citoyenneté, souveraineté,
théorie du gouvernement, critique de la démocratie.
Sujet de thèse : Le rousseauisme, une théorie critique de la démocratie.
Résumé: L’étude des textes du philosophe genevois, et en particulier de ses écrits politiques, nous a conduit à interroger la possibilité de voir dans le rousseauisme une théorie critique de la démocratie. Les principes politiques majeurs posés dans le Contrat social, approfondis dans les Lettres écrites de la montagne et rapportés à des cas pratiques dans le Projet de constitution pour la Corse et les Considérations sur le gouvernement de la Pologne, peuvent en fournir les critères d’analyse et de jugement permettant une mise en perspective sur notre modernité démocratique. Il s’agit premièrement de montrer que les principes de sa pensée politique lui permettent de critiquer dans les Lettres écrites de la montagne la dérive oligarchique de la République de Genève de son temps (d’une démocratie au XVe siècle à une oligarchie au XVIIIe siècle) et en particulier l’usurpation de la souveraineté par le gouvernement ; deuxièmement de mettre en exergue sa critique des formes de démocratie (représentative, directe et délibérative) ; troisièmement de recenser les interventions critiques que le rousseauisme permet sur la démocratie contemporaine (représentative et libérale) ; quatrièmement de souligner que sa théorie politique permet une prise de conscience du caractère démocratique restreint de la politique contemporaine. En tant que théorie critique de la démocratie, le rousseauisme politique permet de détromper les citoyens sur ce qu’est une démocratie véritable tout en en révélant en filigrane une définition spécifique, celle de la souveraineté effective du peuple, d’un pouvoir de tous ; une conception de la démocratie que sa théorie du gouvernement, accordant une préférence à un gouvernement de type aristocratique qui repose sur la vertu politique en acte et révélant que la forme de cette magistrature n’est pas un critère de démocratie (république), contribue à éclairer. Les différentes interventions critiques (« faibles » : rendre légitime la démocratie représentative ; « fortes » : envisager une transformation des sociétés politiques) du rousseauisme sur la démocratie mettent ainsi en lumière des principes politiques et des moyens qui interrogent la nature et le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines (suprématie du pouvoir exécutif, dépossession de fait de la souveraineté du peuple). La pensée politique du Genevois invite à rechercher les moyens d’une expression réelle de la souveraineté du peuple dans le cadre de sa définition forte d’une démocratie participative absolue, au sens où elle commande la participation effective de tous les citoyens au législatif, condition de dégagement de la volonté générale. Une démocratie véritable doit garantir un pouvoir de critique et de contrôle réel de l’action de l’exécutif par le pouvoir législatif. Le rousseauisme politique peut alors prendre la forme d’une prophylaxie de la dérive oligarchique de la démocratie, l’actualisation de la vertu politique agissant comme l’expédient privilégié. De là mesure-t-on l’importance de penser les moyens de la réalisation de cette vertu, les moyens préventifs d’une neutralisation des ferments oligarchiques de toute société politique qui rendent impossible l’expression de la volonté générale.
Mots-clés : Jean-Jacques Rousseau, rousseauisme politique, démocratie, citoyenneté, souveraineté du peuple, vertu politique, gouvernement, critique de la démocratie, volonté générale, philosophie politique, philosophie moderne.
Publications:
LAFON, Stéphane. « De l’impératif de la vertu politique à la préférence de Rousseau pour un gouvernement aristocratique ».
Philosophiques, printemps 2021, n°48, p. 19-44.
URL : https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2021-v48-n1-philoso06087/1077835ar/
LAFON, Stéphane. « L'Union européenne, stade suprême de la démocratie faible ». La Pensée (à paraître)
Les deux directions actuelles de mon travail de recherche : la première consiste à interroger l’influence des idées politiques et sociales des amis genevois de Rousseau sur la construction de sa théorie politique - il s’agit de mettre en lumière ce que la philosophie sociale et politique de Rousseau doit à ses amitiés genevoises, à partir notamment de l’étude de la Correspondance Complète de R. A. Leigh, ainsi que de différentes archives ; la seconde porte sur la question démocratique contemporaine selon la perspective d’une actualisation de la souveraineté du peuple sans pour autant en passer par la démocratie absolue, avec pour projet une publication sous forme de livre.
Mis à jour le 21 octobre 2024
Contact
stephane.lafon@ac-dijon.fr