Daphné Le Roux

Cette thèse consiste à analyser les enjeux des concepts d"individuation sociale" et de "subjectivation" à la lumière d'une étude comparée des mécanismes à l'oeuvre au sein des rituels de passage. En partant des acquis de l'anthropologie et de la sociologie contemporaines, on voudrait analyser le rituel selon quatre angles principaux: [1] les différentes sémiotiques impliquées; [2] le type de narration de soi permis par le rituel; [3] le mode de structuration temporelle qu'implique l'action rituelle; [4] la nature des identités collectives et des dispositifs de pouvoir en jeu. L'objectif de cette thèse est double. D'une part, il s'agit, sur la base d'analyses précises des pratiques rituelles, d'enrichir, d'illustrer et de préciser les catégories traditionnelles utilisées dans l'étude de la formation de l'individu et, plus généralement, dans les théories du pouvoir. L'hypothèse de cette recherche est en effet que le rituel a des effets profonds sur les techniques du corps, les façonnements des gestes et la reproduction et la diffusion des normes sociales, et qu'il le fait sur un mode tout à fait singulier qui doit être analysé. D'autre part, il s'agit de penser le rituel non pas seulement comme un fait objectif qui supporte une analyse sociale, mais aussi comme une pratique vécue ayant des effets subjectifs et psychologiques. L'enjeu de cette thèse est donc de tenter d'articuler les moments subjectif et objectif de la constitution de l'humain dans la ritualisation, et, ainsi, de produire une typologie fine des modes de production des individus en fonction des types de rituels pratiqués par les sociétés.

Mots-clefs : Anthropologie - Sciences humaines - Rituel - Individuation - Subjectivation - Identité.

Axes de recherche du laboratoire :
Axe 1 : Pratiques et politiques des corps